Les nouveaux métiers du droit

Les nouveaux métiers du droit

Des métiers d’avenir

Les métiers du droit se transforment. La digitalisation, les nouvelles réglementations, la mise en place d’une démarche RSE ont fait apparaître de nouveaux problèmes juridiques dans les entreprises. Cela a eu pour conséquence l’apparition de changements forts dans l’univers des métiers du droit. Certains se sont vus transformé et d’autres, sont tout simplement apparus.

Le juriste d’entreprise protège avant tout les intérêts de son entreprise en négociant les clauses des contrats, en conseillant les opérationnels, en les informant des évolutions réglementaires grâce à une veille active, en élaborant des procédures de conformité tout en s’assurant de leur application et en gérant les précontentieux ainsi que les contentieux. Il est un Business Partner incontournable.

Le métier de Legal Knowledge Engineer se situe à mi-chemin entre le juriste et le développeur. Son rôle est de promouvoir et de faciliter le développement d’outils de Legal Tech. Ces outils peuvent être un service de signature électronique de contrats, des smart contracts, un moteur de recherches juridiques intelligent, un simulateur d’indemnités,... Aujourd’hui, le mot « Legal » tend à disparaître. Les offres d’emploi parlent souvent de « Knowledge Engineer ».

Comme dans toute démarche de Design Thinking, le Legal Knowledge Engineer doit se mettre à la place de l’utilisateur pour comprendre ses besoins. Il doit collaborer étroitement avec les juristes pour comprendre les problématiques qu’ils rencontrent afin de les résoudre.
Le Legal Knowledge Engineer (ndlr : « LKE ») doit ensuite « convertir » les principes juridiques en jeu en un langage compréhensible par les développeurs. Pas de méprise : le LKE ne doit pas forcément savoir coder. Cependant, il est nécessaire qu’il comprenne le langage informatique et quelques aspects techniques afin de pouvoir communiquer avec les développeurs sur la ou les solutions retenues.

Le Legal Knowledge Engineer est finalement un Chef de Projet. En tant que courroie de transmission entre les juristes et les développeurs, il doit savoir faire respecter les délais et gérer les différents intervenants du projet.
La plupart des LKE ont un Master de Droit en poche. Mais cela n’est pas forcément nécessaire. Ce qui compte avant tout, c’est leur capacité à savoir résoudre des problèmes, à être agile et savoir communiquer facilement, et ce, avec divers interlocuteurs. Ainsi, une expérience dans le domaine du commerce peut s’avérer utile.
 

Le Legal Process Analyst est avant tout un Juriste. Il est le bras droit d’un professionnel du droit (avocat ou un membre d’une direction juridique). Il peut également travailler au sein d’une Banque ou d’une Compagnie d’Assurance.

Les tâches qu’il peut être amené à accomplir sont très diverses. Il peut s’agir d’.de :

  • Effectuer des recherches juridiques
  • Suivre les factures
  • Mener une veille juridique
  • Préparer les pièces d’un dossier
  • Être l’interlocuteur des clients
  • Répondre aux réclamations en cas de litige
  • Assurer la gestion et le suivi des dossiers
  • Rédiger des rapports, accords, courriers
  • Traduire des documents juridiques

Le Legal Process Analyst est indispensable pour la gestion de dossiers juridiques. Exercer ce métier requiert bien sûr un savoir-faire juridique, mais également des qualités relationnelles, un sens de la rigueur, de la communication et de l’adaptabilité.

Les offres d’emploi de Legal Process Analyst exigent très souvent un solide sens de l’organisation, une aisance rédactionnelle à l’écrit et une capacité à rester calmer dans des situations conflictuelles ou d’urgence.
 

Le Legal Risk Manager fait aussi partie des nouveaux métiers du Droit.
Comme son nom l’indique, il a pour rôle d’anticiper et d’identifier les risques juridiques. Puis, analyser leur impact sur l’activité de l’entreprise et sa responsabilité. Pour enfin, tenter de les réduire, voir de les faire disparaître entièrement. Dans cette optique, le Legal Risk Manager doit élaborer une cartographique des risques juridiques (par exemple, un risque de litige ou une créance non recouvrée). Il doit également sensibiliser les autres collaborateurs à la culture du risque. Il peut pour cela animer des formations, tenir des conférences. Le gestionnaire des risques juridiques doit enfin effectuer régulièrement une veille juridique pour s’assurer de la conformité des activités de son entreprise au droit.

A titre d’illustration, lors de la promulgation de la loi Sapin II en 2016, les Legal Risk Managers ont été amenés à s’assurer du respect des nouvelles obligations en matière de lutte contre la corruption. Ces obligations consistaient en l’élaboration d’un code de conduire, d’un dispositif d’alerte interne pour les employés ou encore une cartographie des risques pour identifier les risques de corruption.

Enfin, un Legal Risk Manager doit être un très bon pédagogue et communiquant. Acteur du changement, il doit savoir anticiper des risques paraissant improbables à première vue.
 

Le Legal Contract Manager a pour mission de gérer l’ensemble des activités contractuelles de l’entreprise. Cette mission est extrêmement large. Son champ d’action peut ainsi être d’.de :

  • Analyser un projet dans sa globalité
  • Identifier les risques
  • Négocier un contrat en fonction des risques identifiés et dans l’intérêt de l’entreprise
  • Rédiger le contrat
  • Faire évoluer le contrat si nécessaire, en identifiant les nouvelles opportunités
  • S’assurer de la bonne application du contrat
  • Intervenir en cas de non-respect du contrat

De façon plus globale, le Legal Contract Manager doit toujours chercher à défendre l’intérêt de sa société et à maximiser ses profits, tout en évitant les risques juridiques. Son rôle est essentiel en ce qu’il est le garant des bonnes relations contractuelles de l’entreprise et de ses cocontractants, quels qu’ils soient (fournisseurs, clients, sponsors).
 

Un Legal Operations Officer a de multiples missions. Au sein d’une entreprise, il est chargé de créer de la valeur ajoutée au contenu créé par les collaborateurs de la direction juridique. Pour cela, il doit effectuer un travail de communication auprès des opérationnels afin que ceux-ci considèrent la direction juridique comme un véritable business partner.

Le Legal Operations Officer doit également gérer le budget alloué à la direction juridique, optimiser les process, autonomiser les clients internes, importer des outils de legal tech, promouvoir le legal design et œuvrer à la digitalisation de la direction juridique. La liste est encore longue !
Le point commun de ces missions très diverses est d’avoir pour objectif d’augmenter l’efficacité de la direction juridique et donc de la promouvoir auprès de la direction générale.
 

Comme son nom l’indique, le Legal Design pratique le legal design. C’est une méthodologie centrée sur l’utilisateur. Il permet, en combinant le droit et le design, d’optimiser l’expérience du droit.
Le Legal Design provient de la méthodologie du design thinking qui a donc ici appliqué au Droit. Le design thinking est une démarche de conception créative afin de répondre à une problématique rencontrée par l’utilisateur. Il permet de créer des documents juridiques engageants et compréhensibles par leurs utilisateurs, y compris des non-juristes. Cette discipline est en pleine expansion au sein des cabinets d’avocats et des directions juridiques. Il y aurait tant à dire sur le sujet ! Nous vous invitions à vous référer à nos différents articles sur le sujet (origines, méthodologie, utilité…).
 

Le Data Protection Officer est chargé de la protection des données personnelles collectées et traitées par une organisation.

En effet, depuis l’entrée en vigueur du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) le 25 mai 2018, la règlementation relative aux données personnelles a été renforcée. Le Data Protection Officer doit veiller à la bonne application du règlement, lequel instaure diverses obligations :

  • Permettre aux personnes d’exercer leurs droits sur leurs données (droit à l’oubli, à la portabilité…)
  • Notifier toute violation de données personnelles aux personnes concernées
  • Conserver les données de façon temporaire
  • Assurer la confidentialité des données…
     

Le Contrat Manager est responsable de tous les contrats établis entre l’entreprise et ses clients, qu’il suit de l’élaboration de l’offre jusqu’à la conclusion du projet. Il vérifie entre autres la validité des clauses, identifie les risques et veille au respect juridique, commercial et financier des différentes étapes du projet. Il s’assure que les clauses du contrat sont bien respectées tout au long de la vie de ce dernier.